L'Amant sauvage

Plus rien n’est comme avant pour la Confrérie. La Société des éradiqueurs est plus puissante que jamais, mettant à profit les faiblesses humaines pour acquérir toujours davantage de moyens, d’armes et de pouvoir. Alors que la Confrérie s’apprête à les affronter, la bataille a déjà commencé pour l’un des frères.

Rhage a échappé de peu à la mort, et le sentiment d’insécurité qui l’envahit depuis le terrifie. À l’instant même où il a le plus besoin d’elle, Mary semble s’éloigner, accaparée par sa propre quête, et la seule chose qui pourrait bien les réunir à nouveau va mettre leur monde sens dessus dessous…

Court extrait :

- Rhage.
Son nom fut murmuré si bas qu’il sursauta avant de se retourner, car il ne savait pas si c’était ou non son inconscient qui s’était décidé à lui parler. Niet. C’était Viszs, et, vu l’expression sinistre de son frère, il aurait préféré souffrir d’un dédoublement de la personnalité. Les yeux couleur de diamant du mâle brillaient d’une lueur mauvaise. Et les tatouages sur sa tempe n’atténuaient pas vraiment cette vilaine impression.
Le bouc était neutre, sauf sur le plan du style. Auquel cas, cet enfoiré était une blague aux proportions gigantesques.
Rhage secoua la tête.
- Tu ne devrais pas être en position… ?
- J’ai eu une vision cette nuit.
Oh, merde, non ! se dit-il. Non, tu ne vas pas me faire ce coup-là maintenant, mon frère.
Détournant la tête, il marmonna :
- Épargne-moi tes intonations à la Vincent Price, OK ? Ou est-ce que tu t’entraînes pour remplacer le mec qui fait la voix off dans les bandes-annonces…
- Rhage.
- …parce que tu as de l’avenir dans cette branche. « Dans un monde… où les gens doivent… la fermer et faire leur boulot… »
- hage.
Quand il refusa de se retourner encore une fois, V. le contourna et lui planta son regard furieux dans les yeux : ses foutues prunelles délavées étaient semblables à deux explosions nucléaires.
- Je veux que tu rentres à la maison. Tout de suite.
Rhage ouvrit la bouche. La referma. La rouvrit… et dut se rappeler de parler à voix basse.
- Écoute, le moment est mal choisi pour partager tes putain de révélations de médium…
Le frère lui saisit le bras et le serra.
- Rentre à la maison. Je ne me fous pas de toi.
Une terreur froide se répandit instantanément dans les veines du guerrier, entraînant aussitôt la chute de sa température corporelle… et pourtant il secoua de nouveau la tête.
- Va te faire voir, Viszs. Sérieusement.
Il n’avait vraiment pas envie de tester davantage la magie de la Vierge scribe. Il n’était pas…
- Tu vas mourir ce soir, bordel !

© Bragelonne 2017